7. Le château de la Roche ou de la Rochette.

"Le château de la Rochette, situé dans un des plus beaux sites de la vallée de la Vesdre, sur la rive droite de cette rivière, entre Chaudfontaine et Prayon, et sur le territoire de la première colline, est bâti au sommet d’une roche, ce qui nous dispense de rechercher l’étymologie de son nom.

Sa construction du siècle dernier (texte écrit en 1891)  se compose d’un vaste bâtiment, flanqué de deux ailes en saillie du côté du couchant et dont la façade principale est surmontée d’un fronton.
Le rocher sur lequel il s’élève, escarpé et à nu au levant (Est), est revêtu de maçonnerie au midi (Sud), où il est côtoyé par la route de la Vesdre ; vers le couchant (Ouest), une pente douce mène au parc ; enfin, vers le Nord, se trouvent les dépendances. Un chemin carrossable relie la terrasse du château à la route de Romsée, en passant sous la voûte de style ogival construite depuis quelques années seulement.

Primitivement, et peut-être encore à l’époque où ce château appartenait à la famille « de la Roche » ou « delle Roche », à laquelle il donna son nom, le château ne se composait sans doute que d’un donjon et quelques dépendances  (donjon : partie du château où vivait le seigneur et non pas, comme on le pense souvent, une tour où on enfermait les prisonniers ; cela est beaucoup plus tardif).

Jusqu’au 15ème siècle inclusivement, le château porta le nom de « delle Roche » ; ce n’est qu’à partir du 16ème que nous voyons apparaître la dénomination de « la Rochette ».

Aux 16ème  et 17ème siècles, ses propriétaires augmentèrent considérablement les constructions au point d’en faire une forteresse d’une certaine importance. (...)
L’énorme bloc de grès qui servait de base à l’édifice était alors complètement isolé : il ne devait y avoir d’accès que vers le nord-est, par un pont levis. La situation au point de vue stratégique, était certes bien choisie, surtout si nous nous reportons aux premiers temps de la féodalité.

Au 17ème  siècle,  le sommet de cette roche fut en partie nivelé pour donner à la nouvelle demeure seigneuriale plus d’espace, et il est à supposer que les déblais provenant de ce nivellement servirent à combler le vide qui se trouvait au couchant et à former ainsi l’avenue en pente douce dont nous parlions plus haut."

"Le château de la Rochette appartient depuis le 17ème  siècle à la famille d'Arberg de Vallengin. A la Révolution française, la seigneurie de la Rochette se trouve classée parmi les biens nationaux. En effet, son dernier propriétaire, le comte Charles-Alexandre d'Arberg, avait été auparavant évêque d'Ypres. 

Arguant du fait qu'il a renoncé à toute activité ecclésiastique et qu'il y vit en simple gentilhomme, cet ancien homme d'Eglise parvient à éviter la vente de la seigneurie et l'occupe jusqu'à son décès en 1809.

Quelques temps après, à la requête des héritiers du comte d'Alberg de Valengin, le château et ses dépendances sont mis aux enchères publiques. Le 18 septembre 1815, la propriété est adjugée à Conrard-Joseph-Hubert Grisard, domicilié à Liège.
Plusieurs fermes faisaient partie du domaine : la ferme de la Rochette ou ferme d'Embas, la ferme Sur le Bois ou ferme du Haras, la ferme de la Béole, ainsi que des bâtiments industriels importants."

"Dans le château actuel (texte écrit en 1891 !), on retrouve une partie des anciennes constructions : le donjon, entre autres, est très reconnaissable : il forme la partie du bâtiment principal vers la Vesdre, à laquelle est accolée l’une des deux ailes. Les murailles de ce vieux souvenir du moyen-âge mesurent deux mètres d’épaisseur au rez-de-chaussée. On retrouve au grenier, vers l’Ouest, l’embrasure d’une fenêtre transformée en porte : cette ouverture n’a jamais été garnie de châssis, les vitres étaient fixées dans une rainure de la pierre ; à cette hauteur, ces murailles mesurent encore plus d’un mètre d’épaisseur. C’est, certainement, le plus ancien vestige du château primitif."

Il fut incendié en 1922 mais immédiatement reconstruit dans son style par Monsieur William Grisard de la Rochette. Ne répondant plus aux nécessités de la vie actuelle, il est, depuis 1970, remplacé par une demeure plus confortable et mieux adaptée. Le château n’est pas accessible au public.

Sources : En noir : Bulletin Archéologique Liégeois Tome XXII Edité en 1891 à Liège p.27 et suivantes ; en rose foncé : le site www.chaudfontaine.be
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